L’antigène RHD, antigène majeur et très immunogène du système Rhésus peut être responsable d’allo-immunisation RHD, cause la plus sévère d’anémie hémolytique néonatale.
Physiopathologie
Au cours de la grossesse ou lors de l’accouchement, le passage d’hématies foetales RHD positif dans la circulation maternelle des femmes RHD négatif peut être à l’origine d’une immunisation maternelle. Les anticorps maternels de type IgG traversent alors la barrière placentaire et provoquent la destruction des hématies du foetus ou du nouveau-né.
Symptomatologie
Des symptômes peuvent apparaîtrent dès le 2e trimestre et se manifestent par une anémie foetale à l’origine d’un accroissement du débit cardiaque (intérêt de la vélocimétrie de l’artère cérébrale moyenne), d’anomalies du rythme cardiaque, d’épanchements liquidiens signant une insuffisance cardiaque globale décompensée, d’une anasarque et peuvent entraîner des séquelles neurologiques ou une mort foetale in utero.
En période néonatale, on peut observer un tableau de maladie hémolytique associant ictère hémolytique, hépato-splénomégalie, encéphalopathie bilirubinique, ictère nucléaire, séquelles neurologiques.
Epidémiologie
En France, 15% des femmes enceintes sont de phénotype RHD négatif et, chaque année, 70 000 enfants sont susceptibles de subir les éventuelles complications d’une allo-immunisation RHD. Malgré les différents moyens de prévention mis en oeuvre, près de 740 femmes enceintes par an présentent encore une incompatibilité dont 10% de formes graves responsables d’anémies foetales.
Depuis 2005, l’injection d’immunoglobulines anti-D, dans un contexte de prévention systématique à 28 semaines d’aménorrhée (SA) et de prévention ciblée dans les situations à risque, a permis de faire chuter la prévalence de l’incompatibilité RHD de 10 pour 1000 en 1970 à 0,9 pour 1000 naissances.
Les recommandations concernant le suivi immunohématologique des femmes enceintes ont pour but de dépister précocement les patientes à risque et de leur proposer une prise en charge optimale. Ainsi, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande notamment une recherche d’agglutinines irrégulières (RAI) pour les femmes RHD négatif.
Le Laboratoire Cerba réalise quotidiennement le dépistage et l’identification d’agglutinines irrégulières pour vos patientes susceptibles de développer une allo-immunisation RHD. En associant les informations cliniques et thérapeutiques indispensables (date et dose d’une éventuelle injection d’immunoglobulines anti-D) aux techniques de titrage et micro-titrage de ’anticorps anti-D, nous élaborons une évaluation du risque foetal éventuel vous permettant de réaliser une prise en charge rapide et personnalisée de vos patientes.
Compte tenu de l’incidence et de la gravité potentielle de l’allo-immunisation RHD, la détermination du génotype RHD foetal est un outil biologique majeur permettant une meilleure prise en charge de chacune des grossesses de vos patientes RHD négatif. Ce test non invasif est désormais réalisable à partir d’un prélèvement de sang maternel.
Le test s’adresse à toutes les femmes enceintes RHD négatif. Les objectifs étant notamment de :
- Limiter les injections d’immunoglobulines anti-D, produits dérivés du sang et de disponibilité limitée, aux seules patientes RHD négatif ayant un fœtus RHD positif.
- Déterminer quelles grossesses doivent bénéficier d’un suivi spécialisé pour les femmes RHD négatif déjà immunisées.