Il est désormais possible de connaître le risque de développer une pré-éclampsie dès la 11ème semaine de grossesse.
La pré-éclampsie (PE) est une complication spécifique de la grossesse. Elle est une cause majeure de morbidité maternelle et de prématurité foetale dans le monde.
La plupart des femmes ont une grossesse normale et sont en bonne santé tout au long de celle-ci. La pré-éclampsie est toutefois une complication relativement fréquente, qui touche environ deux grossesses sur 100 en France. La pré-éclampsie est une maladie que vous ne pouvez développer que pendant la grossesse (à tout moment après 20 semaines de grossesse) et jusqu’à six semaines après l’accouchement. Elle peut vous affecter vous-même et votre bébé à naître. Si elle est dépistée à temps, elle peut être surveillée et traitée.
La cause exacte de la pré-éclampsie reste méconnue mais on sait que des problèmes au niveau de la vascularisation du placenta contribuent à son développement. Le placenta vous relie à votre bébé à naître et lui fournit des aliments/nutriments et de l’oxygène provenant de votre sang. En cas de pré-éclampsie, le placenta ne reçoit pas la quantité de sang dont il a besoin et cela vous affecte de différentes manières, vous et votre bébé.
Isabelle Lacroix, biologiste du Laboratoire Cerba rappelle les risques de pré-éclampsie
pour la femme enceinte et décrit le principe du test d'estimation de risque de pré-éclampsie.
Au 1er trimestre de la grossesse
Au 1er trimestre de la grossesse, prélevé en même temps que les marqueurs sériques maternels combinés, une estimation du risque de pré-éclampsie est réalisable sur du sérum congelé. Ce calcul de risque prend en compte les informations cliniques de la patiente, date de naissance, origine géographique, antécédent de pré-éclampsie au cours d’une grossesse précédente, tabagisme, taille, poids, mesure de la tension artérielle et index de pulsatilité des artères utérines mesuré lors de l’échographie du 1er trimestre, qui seront combinés dans un logiciel avec les dosages biologiques PAPP-A et PlGF.
Au seuil de 1/20, la patiente sera placée dans un groupe à risque accru de développer une pré-éclampsie soit précoce (avant 34SA), soit tardive (après 34SA). Cette estimation du risque permet d’orienter la patiente vers un circuit de soins adapté.
Au 2ème ou au 3ème trimestre de la grossesse
Au 2ème ou au 3ème trimestre de la grossesse, en cas de suspicion de pré-éclampsie, le test prédictif de la pré-éclampsie, utilisant le ratio des 2 paramètres biologiques sFlt-1 et PlGF, permet d’orienter la prise en charge de la patiente. Un ratio inférieur à 38 permet d’orienter vers un suivi ambulatoire avec une valeur prédictive négative (VPN) de 99.3% à 7 jours. Un ratio supérieur à 38 permet d’orienter les patientes à haut risque vers un suivi obstétrical rapproché (VPP de PE de 36.7% à 4 semaines).